

La cathédrale d'Amiens
et ses innovations
La cathédrale dans la ville
La cathédrale dans l'histoire
La cathédrale dans la France
Agnese Calissano, Blandine Fournier, Nicolas Cloutier
De nombreuses cathédrales sont édifiées en France au cours du XIIIe siècle et font l’objet de rénovations et d’agrandissements importants au fils des années. Le désir commun d’enseigner la religion au peuple dans un sanctuaire s’élançant vers les cieux déclenche une course à la grandeur de ces lieux de culte. De toutes ces cathédrales européennes, celle de Notre Dame d’Amiens se démarque par le biais de volumes intérieurs impressionnants se rapprochant de 200 000m3. Il est notamment possible de comparer les gabarits de cette cathédrale à celle de Notre Dame de Reims, Notre Dame de Chartres et celle de Rouen qui forment le modèle du style gothique classique.
Toutes érigées selon un plan en croix latine et selon un mode de construction gothique, les voûtes répartissent leurs charges sur des colonnes permettant une entrée de lumière maximale. Les dimensions hors du commun de la voûte du sanctuaire d’Amiens s’élevant à une longueur de 145 mètres et d’une hauteur de 42,30m surpassent de loin la hauteur de la voûte de Reims (38m), de Chartres (37,5m) et de Rouen (28m).
Malgré le fait que la cathédrale de Reims n’atteigne pas la hauteur de celle d’Amiens qui se situe près de la hauteur limite possible, sa nef étant plus étroite lui donne une impression de hauteur accentuée.
Les tours rectangulaires en façade de la cathédrale d’Amiens ne s’élancent qu’à la moitié de la hauteur prévue en raison d’un manque de financement à l’époque. Ce manque d’élancement en façade est cependant compensé par la flèche du transept d’une grande visibilité qui atteint 112m. La cathédrale de Charte possède quant à elle des tours de 103 et 115 mètres alors que les tours de Reims n’atteignent qu’une faible hauteur de 81 et 88 mètres. Malgré la faible hauteur des voûtes et des tours pour Rouen, la hauteur de la flèche qui s’arrête à 151mètres est très surprenante. La comparaison possible des différents gabarits des cathédrales nous permet de percevoir la place précurseur de la cathédrale d’Amiens dans la course au construction de sanctuaire d’hauteur démesuré.

Étapes de la construction
Les étapes de construction se succédèrent donc à un rythme plutôt rapide pour l’époque et se freinèrent un demi siècle plus tard, en raison d’un manque de financement.
1218 – L’incendie ayant endommagé la cathédrale romane d’Amien pousse l’évêque Evrard de Fouilloy à entreprendre les travaux d’un nouveau sanctuaire qui serait cette fois d’une ampleur accru. Ainsi, les nouvelles dimensions de la cathédrale nécessitent la destruction de l’église Saint-Firmin-le-Confesseur, située à proximité.
Le fait que les travaux aillent débutés par la construction de la nef et qu’ils se soient terminés par le chœur représente une des singularités du chantier. Cette manœuvre a pour but de permettre l’utilisation du chœur de l’ancienne église romance malgré le déroulement des travaux.
Innovations constructives
La réalisation de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens souligne le progrès constructif de l’époque par de le biais de nombreuses innovations qui seront, à partir de ce moment, intégrées à part entière dans le processus de conception de tel bâtiment.
L’arc boutant
Ce nouveau principe permet de contrer la poussée latérale des voûtes qui se situe à la jonction des ogives de la nef. Pour ce faire, l’arc agissant comme un étai achemine les charges vers le pilier de culée. Cette innovation constructive est déterminante lors de la conception de ces cathédrales puisqu’elle permet d’atteindre des hauteurs vertigineuses lorsqu’elle est combinée au principe d’arc en ogive. Le poids considérable du mur de maçonnerie permet donc de reprendre les forces de l’arc boutant.
On caractérise même la structure de la cathédrale comme étant composée de pierre et de lumière. Cette caractéristique, typique au courant gothique, représente une innovation intéressante alors qu’auparavant les forces étaient réparties sur des murs porteurs pleins.
L’harmonie intérieure et la recherche de volumes transparents sont désirées par les concepteurs.
Voûte d’ogive et triforium
La triple hauteur de la nef est permise par l’arc en ogive qui correspond, finalement, à la multiplication d’un dessin de base.
Le triforium correspond, en fait, à un ensemble de travées composées de 6 arcs brisés. La référence au modèle chartrainsoissonnais justifie le rapport entre le triforium et les fenêtres qui constitue la moitié de la hauteur de l’édification et les arcades constituant l’autre moitié. Il est même possible de percevoir la division de l’élévation par la base du triforium marqué par un cordon de feuillages.

La ville d'Amiens possède en son centre une des plus belles cathédrales de France, un ouvrage d'art unique en son genre.
Depuis la place de la Cathédrale, on peut accéder à pied au centre-ville historique de la ville et découvrir les petits canaux qui sillonnent ce quartier et lui donne son aspect si typique. On découvre alors de petites maisons colorées, construites entre deux canaux, entre passerelles et escaliers en colimaçons, d"une faible largeur.
Construite en 1220, elle fêtera dans cinq ans (donc en 2020) son 800ème anniversaire. En effet, c'est dès 1218 que l'Evêque d'Amiens, désire doter la ville d'une cathédrale plus grande, pouvant faire rayonner sur tout le pays alentour l'importance de la ville et du diocèse. En effet, au Moyen-Age, Amiens était un des plus importants lieux de pélérinage du Nord de la France.
Le terrain sur lequel est implantée aujourd'hui la cathédrale a été le fruit de négociations et de beaucoup de patience de la part de l'Evêque. En effet, sur une partie de la parcelle actuelle se trouvaient une ancienne cathadrale romaine et les hospices de la ville. Il a fallu détruire l'ancienne cathédrale, largement détériorée aux suites d'un incendie, et déplacer les hospices afin de finir la construction.
Malgré cela, les travaux ne dureront que 50 ans, fait rare dans la construction des cathédrales gothiques, ce qui explique son incoyable unité architecturale.
Miraculeusement épargnée par les deux guerres Mondiales, elle a été inscrite au patriloine mondial de l'UNESCO en 1981.




1236 – Les travaux vont bon train et la rapidité d’exécution permet l’édification rapide de la façade occidentale qui s’élève déjà à cette date jusqu'aux corniches situées au-dessus de la rosace.
1269 – Cette année ponctue le ralentissement des travaux alors que le chœur et les chapelles rayonnantes sont préalablement achevés. Les voûtes atteignent l'impressionnante hauteur de 42,30 mètres, ce qui nécessite des adaptations techniques: notamment la conception d’arcs-boutants doubles assurant un soutien adéquat et la conception de voûtes en ogive.
1290 – 1375 - Les chapelles rayonnantes sont réalisées alors qu'elles n'étaient pas prévues dans le plan original de la cathédrale. Il est même possible de remarquer la taille constante des pierres qui relève d’une certaine forme de préfabrication. Un nombre restreint de formats est prévu permettant ensuite de tailler «en série» les blocs de pierre et ainsi d'augmenter la rapidité et l'efficacité de la construction. Après l’achèvement de la cathédrale, la fabrique de pierre se poursuit afin d’assurer l’entretien et les réparations de l’édifice ce qui permet l’homogénéité de l’œuvre.
1849 – 874 - Viollet le Duc dirige la première grande campagne de restauration de l'édifice. Il interviendra principalement au niveau de la toiture extérieure.
1992 – 1999 - Cette nouvelle phase des travaux concerne maintenant la restauration de la façade occidentale qui était à ce moment peu entretenue. C'est à nouveau l'occasion de tester une innovation permettant le nettoyage au laser du Porche de la Mère Dieu. Grâce à cette technique, les trois portails révélèrent d'exceptionnels vestiges de polychromies, restituées chaque soir des vacances d’hiver et d’été par la lumière à l’occasion du spectacle "Amiens, la cathédrale en couleurs".




Cathédrale Notre-Dame d'Amiens
Cathédrale Notre-Dame de Chartres
Cathédrale Notre-Dame de Reims
Cathédrale Notre-Dame de Rouen
Sources
Les textes
Daprès les propos de Christian Douale, conservateur régional des Monuments Historiques, et de Delphine Lacaze, CRMH adjointe le 19 septembre 2015 à Amiens.
http://www.vpah.culture.fr/educatif/aha/fiches/AMIENS/cathedrale_notre_dame.pdf
http://structurae.info/ouvrages/cathedralenotredame1214rouen
http://www.abelard.org/france/cathedral_plans_facts.php
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_NotreDame_d%27Amiens
http://www.france.fr/artsetculture/lacathedralederouen.html
Les images
1.Google Map
2.Rues d'Amiens et Intérieur de la cathédrale: Photos personnelles (@Fournier Blandine)
3.http://www.delcampe.net/page/item/id,0183985644,language,F.html
4.http://patrimoine-de-france.com/references/arc-boutant.php
5.http://www.detoursenfrance.fr/destinations/escapades/10-bonnes-raisons-de-decouvrir-amiens-3119
6.http://cathedrale.gothique.free.fr/Cathedrale_Amiens_3.htm
7.Montage des cathédrales :
-7A https://les9muses.wordpress.com/2013/09/14/visitedelacathedraledamiens/
-7C http://www.picturalium.com/voirunarticledublog/25/10plusbellescathedralesdefrance
-7D https://en.wikipedia.org/wiki/Reims